Situé sur un large méandre de la Dordogne, le port de Vignonet est l’une des portes d’entrée de la Juridiction de Saint-Émilion (limite sud-est du territoire).

L’ancien chemin de halage (goudronné seulement depuis les années 1960) et la cale rappellent l’importance passée de la navigation. Cette cale, toujours utilisée pour la mise à l’eau des bateaux, date sous sa forme actuelle de 1929 mais le port de Vignonet est mentionné dès le Moyen Âge.

La pêche fut pendant longtemps une activité importante pour les riverains du fleuve qui, au rythme des marées et des saisons, remontaient poissons de rivière (platus, gâts, brèmes, brochets…), migrateurs venus de l’océan (particulièrement les lamproies, aloses, « pibales » [civelles]…) et crevettes blanches appréciant les eaux saumâtres de la Dordogne. Bien qu’étant situé à 110 km de l’océan, la marée remonte en effet jusque-là. Le banc de grave, visible à marée basse en aval de la cale de Vignonet, est d’ailleurs le point où vient mourir le mascaret. Cette étonnante vague, qui se forme lors de la remontée de la marée par fort coefficient, est particulièrement visible en aval de Libourne où elle est aujourd’hui très prisée des surfeurs !

Les anciens du village se souviennent de la pêche à l’escave qui se pratiquait jusqu’au milieu du XX^e siècle avec de longs filets tendus en travers du courant et rabattus ensuite vers les berges à l’aide de cabestans. Aujourd’hui, seuls quelques pêcheurs professionnels vivent encore du fleuve mais les multiples pontons, carrelets et barques amarrées sur les berges témoignent de la pérennité de ce lien à la Dordogne. Chaque printemps, le village voisin de Sainte-Terre accueille la « Fête de la Lamproie », mettant ainsi à l’honneur ce poisson emblématique de la gastronomie bordelaise.

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