Saint-Emilion – Jardins et carrières de la rue des douves
Malgré cette appellation de « rue des Douves », il n’a jamais été rempli d’eau. Bien au contraire, il a longtemps accueilli les jardins des saint-émilionnais et fait même office, dès le Moyen Âge, de voie de contournement pour desservir les entrepôts situés au rez-de-chaussée des maisons sur l’enceinte. Des plans-inclinés en bois, démontés par temps de guerre, devaient donner accès au fond de ce fossé.
N’ayant plus d’utilité défensive, ce fossé sert à partir du XVIIIe siècle de point de départ pour de nombreuses carrières qui s’étendent tant sous la ville qu’à l’extérieur. Plus de 100 km de galeries, parfois superposées sur 3 ou 4 étages, sont répertoriés sous et aux abords immédiats de la ville ! Le jable, déchai de taille de la pierre, a alors progressivement et partiellement comblé le fossé.
Après l’abandon des carrières à la fin du XIXe siècle, de nombreuses galeries ont été reconverties en champignonnières, exploitées jusqu’au milieu du XXe siècle, et d’autres en chais de vieillissement pour le vin. Les anciens saint-émilionnais se souviennent de ce vaste labyrinthe qu’ils parcouraient à vélo, à mobylette et pour certains en voiture !