Saint-Emilion – Le sanctuaire troglodyte
Ce culte donne naissance au tournant de l’an Mil à un vaste sanctuaire souterrain agrandi au fil des siècles. Creusée à la fin du XIe siècle, « la Monolithe », comme on la surnomme, marque l’apogée de ce premier monastère. À cette église troglodyte, la plus vaste d’Europe, est associée une étonnante Rotonde dont le puits de jour, autour duquel s’enroule un escalier taillé dans la roche, débouche sur le plateau. Avec cette église si atypique et son saint breton, Saint-Émilion attire alors de nombreux pèlerins en chemin vers Saint-Jacques de Compostelle. Un quartier commerçant ne tarde pas à se développer autour de ce premier sanctuaire qui, malgré le déplacement du monastère sur le plateau dès la première moitié du XIIe siècle (construction de la collégiale), continue de s’agrandir.
C’est de cette période que date le clocher bâti au-dessus de l’église. À l’origine de taille modeste et ajouré de nombreuses arcades, le clocher roman est surélevé à la fin du XVe siècle dans un style gothique flamboyant. N’ayant pas été conçu pour supporter un tel poids, il est renforcé en 1626 par l’ajout d’un énorme contrefort d’angle et le doublage des murs de sa partie basse. Devenu un véritable phare au milieu de la mer de vigne, c’est depuis lors un mastodonte de pierre qui, par son poids, menace les voûtes de la Monolithe dont les piliers ont dû être renforcés et sont maintenant étroitement surveillés.
Enfin, ce sanctuaire est complété au XIIIe siècle par la chapelle de la Trinité, construite au-dessus d’une crypte funéraire dont la légende a fait l’ermitage d’Émilion.
La place du Marché, outre la fonction commerciale qu’évoque son nom, sert de cimetière paroissial jusqu’à la Révolution et, à partir des années 1470 jusqu’en 1902, de parvis pour la mairie de Saint-Émilion, implantée tout d’abord à l’arrière puis au-dessus de la halle reconstruite au XVIIIe siècle.