Saint-Emilion – La place du clocher, un balcon sur la ville et la vallée
La ville s’est d’abord développée au creux de la combe, autour d’un premier monastère, avant de gagner le sommet du plateau dès le XIIe siècle, donnant à Saint-Émilion cette partition entre ville haute et ville basse, reliées par de multiples escalettes.
Parmi ces ruelles escarpées, deux sont particulièrement emblématiques de la ville. Situées de part et d’autre de la place du Clocher, il s’agit des « Tertres » de la Tante (à l’est) et des Vaillants (à l’ouest) dont le pavement provient, dit-on, des pierres de lest des bateaux venus chercher le vin de Saint-Émilion… Au milieu du calcaire local, il n’est effectivement par rare d’apercevoir des galets arrivés d’Europe du nord !
Cette place du Clocher, appelée également place des Créneaux, accueille jusqu’à la Révolution une partie du cimetière de la ville installé sur plusieurs terrasses. Elle est alors ceinturée par un mur d’enceinte, crénelé et percé d’archères (encore bien visibles en contrebas), bâti à l’aplomb de la façade de l’église monolithe située sous nos pieds. Progressivement remblayé par la superposition des niveaux de sépultures, le sol de cette place était situé au XIIe siècle entre 3 et 4 m plus bas ; si bien que nous marchons aujourd’hui au niveau de ce qui était à l’origine un chemin de ronde ! Pour preuve, la porte au décor gothique flamboyant de la tour d’escalier ajoutée à la fin du XVe siècle à l’arrière du clocher s’ouvre largement en-dessous du sol actuel de la place.
Cette place du Clocher offre l’une des plus belles vues sur Saint-Émilion, avec les deux bras de la ville haute enserrant la combe originelle. Au-delà de la ville, le panorama s’ouvre sur la vallée de la Dordogne, large de près de 7 km jusqu’aux coteaux de l’Entre-deux-Mers qui forment la ligne d’horizon.